Notre avis sur le registre d’enquête publique

Voici précisement notre position communiquée au commissaire enquêteur et porté au registre de l’enquête publique.

Nous ne sommes pas dans une position extrémiste mais nous sommes attachés à la préservation du potentiel de randonné des chemins mis en cause en même temps que la préservation de leur dimension écologique source de biodiversité.


Monsieur le commissaire enquêteur,

Nous portons nos observations suivantes en qualité d’association de fait intitulée “Chemins, nature et patrimoine aronnais”, association apolitique, qui est ouverte aux talents de toutes sortes et aux bonnes volontés et qui se donne comme vision de contribuer activement à la préservation et la mise en valeur du patrimoine collectif.

Nous ne sommes pas opposés à la vente des petites parcelles passant devant les habitations dès lors qu’elles ne remettent pas en cause la continuité des chemins concernés. Cela implique donc dans certains cas qu’il y ait création d’une voie de contournement. Cette voie de contournement devrait faire l’objet d’un cahier des charges clair et précis (largeur, boisement, talus, usage … ), avec une acquisition de la part de la commune ou encore d’un échange de terrain sans transaction financière pour conserver la fonction de passage public.

Plus précisément notre position est la suivante :

Dossier de M Mme Leroy – Chateau Fouillet

Pas d’opposition dès lors que la continuité du chemin se conforme aux principes énoncés ci-dessus. La transaction devrait cependant être consentie dans le cadre d’un accord global des parties intéressées pour faire rejoindre le chemin à la queue de l’étang des forges.

Dossier de M Morin Mme Guerin – La Pellerie

Pas d’opposition dans la mesure ou cela ne pose pas de pb de continuité de chemin. Dossier de Mme Landais – Bas Vilette

Pas d’opposition à la condition qu’un itinéraire de substitution soit mis en place tel que décrit ci- dessus. Donc la vente devrait s’inscrire dans un accord global intégrant le circuit de contournement.

Dossier de Marcillé la Ville – Les Basses Oyères

Pas d’opposition à la condition qu’un itinéraire de substitution soit mis en place tel que décrit ci- dessus. Donc la vente devrait s’inscrire dans un accord global intégrant le circuit de contournement.

Chemins de Bas-Vilette, Les Rochers, La Châtelière et Les Vivardières

Nous pensons que la commune doit conserver la propriété et la maîtrise des ces quatre chemins ruraux préparés à la vente.

Il est à noter que ces chemins sont identifiés au PLUI et certaines sections sont classées au PDIR (Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée).

Il n’y a aucune nécessité économique vitale au niveau de la commune d’Aron pour justifier une telle privatisation du patrimoine commun dont la valeur inestimable ne se résume pas à quelques €/m2 ; Sachant que cette hypothèse ne permettrait plus de garantir le maintien des haies et la conservation des talus.

Le contexte environnemental actuel, marqué par le dérèglement climatique, la disparition des insectes, des oiseaux et l’appauvrissement général de la biodiversité, devrait faire l’objet d’une

inflexion dans les pratiques des collectivités territoriales tout comme cela commence à se manifester au niveau des citoyens.

Le maintien en l’état du bocage, dont 70% des haies ont disparu depuis la période des remembrements, avec tous ses services écosystémiques, est reconnu comme un enjeu majeur de société.

Il est également un aspect capital à prendre en considération : le sentiment de bien-être des habitants dans une collectivité engagée sur les questions d’environnement.

Une partie grandissante de citoyens considèrent que les chemins, riches de biodiversité et symboles d’un patrimoine collectif, sont devenus indispensables au cadre de vie et à l’attractivité du territoire. La situation sanitaire actuelle met par ailleurs en évidence un besoin d’itinéraires de randonnées interconnectés à proximité des bourgs et entre communes limitrophes.

Enfin, sur le plan du patrimoine culturel, la zone de Bas-Vilette est remarquable avec des traces d’édifices préhistoriques, la Pierre St Martin, la Chapelle St Grégoire … Ces éléments constituent l’âme du secteur nous reliant à nos racines et donnant envie d’y passer en randonnée.

Monsieur le Commissaire enquêteur, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs du conseil municipal, nous en appelons à l’inflexion de ce projet afin de ne conserver que ce qui améliore le quotidien des personnes :

  • Retenir les projets qui évitent le passage de public dans les cours des maisons, tout en garantissant le contournement pour la continuité des chemins,
  • Conserver la main sur les chemins ruraux et favoriser leur continuité pour une réelle praticité des randonneurs.

Nous sommes convaincus qu’une approche ouverte et participative du conseil municipal, sur le terme de l’écocitoyenneté, intégrant les associations et citoyens volontaires, favoriserait l’émergence de propositions pour le bien-être de tous sur le territoire de la commune et au-delà.

Aron le 10 mai 2021

Chemins, nature et patrimoine aronnais